Depuis que je vis à Gamone, j'ai dû répondre deux fois à cette question. La première fois, mon voisin Gérard Magnat est venu avec son tracteur, et il a tiré le cadavre en bas, où le camion de l'équarisseur, équipé d'une grue, a pu l'embarquer. La seconde fois, quand une ânesse est morte devant ma maison, j'ai pu tirer le cadavre en bas au moyen de ma voiture Citröen. Finalement, quand l'équarisseur a vu que j'avais mis de la chaux vive sur le cadavre, il était furieux, car la viande n'est plus alors transformable en croquettes de chien. Voilà une leçon typique de l'univers rural.
Voyant qu'un voisin à Gamone possède un petit troupeau d'ânes, je me suis posé souvent la question : « Que ferait J.A. si l'une de ses bêtes mourait subitement ? » L'autre jour, il m'a dit qu'il monterait avec un sac de chaux vive afin de couvrir le cadavre. Pour le moment, en attendant quelques éclaircissements, le moins que je puisse dire, c'est que cette "solution" ne me semble pas sérieuse. Avant que la chaux vive ne commence à faire disparaître le cadavre, les résidents du voisinage seraient soumis à des puanteurs inadmissibles... et les cours d'eau souterrains risqueraient de s'infecter.
J'ai posé la question à Gérard Magnat, qui m'a dit qu'un garçon costaud pourrait se servir d'une tronçonneuse comme treuil pour tirer le cadavre en bas, à côté du camion de l'équarisseur. Là encore, cette "solution" me paraît farfelue. Que faire, par exemple, si le treuillage aboutisait à l'arrivée du cadavre dans la piscine familiale ?
Y a quelque chose qui cloche là-dedans... Je crains que, dans nos communes rurales en zone de moyenne montagne, il faudrait étudier très sérieusement ce genre de question avant de se lancer dans la gestion d'un troupeau de grandes bêtes comme des ânes.
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