In Australia, on the other hand, I've always found that most well-known political leaders (for example John Howard, Kevin Rudd, Julia Gillard and Tony Abbott) appear to be totally incapable of expressing themselves clearly and intelligently. In the case of Abbott, I even ended up imagining from time to time (for example, in the case of his notorious shirtfront threat to Vladimir Putin) that we were faced with an appalling kind of village idiot...
Now, let me drop that Aussie situation, because I truly don't understand why the political scene in my native hand has become degraded to such an extent (like many other aspects of Down Under existence). Let me return to a land that I know, understand and appreciate much better: France. And let me talk, not of brilliant French politicians in general, but of one individual who has been in the limelight for the last few weeks: our Minister of External Affairs Laurent Fabius.
Towards the end of COP21 discussions, various non-governmental organizations dared to designate certain United Nations sessions influenced by Fabius and his team as a "diplomatic ehef d'oeuvre" (masterpiece in diplomacy).
Laurent Fabius alongside the chief French negotiator, Laurence Tubiana, Saturday 12 December 2015, at Bourget
Now, a French journalist at Le Monde, Marie-Adélaïde Scigacz, has analyzed the general behavior of Fabius at COP21 and attempted to extract four major lessons in successful diplomacy.
http://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/cop21/laurent-fabius-ou-comment-reussir-sa-cop21-en-quatre-lecons-de-diplomatie_1221931.html
What I've done here, in my blog post, is to translate roughly the headings of the four lessons... but I haven't had time enough, or been able, to attempt to translate the actual French text for each of these four lessons. I leave that up to the directors of political science classes in Australia, who should contact directly the excellent journalist Marie-Adélaïde Scigacz (to whom I apologize for my lazy approach).
Lesson n°1 : Neutralize trolls by giving them jobs with responsabilities.
L'Arabie saoudite et le Venezuela ne sont pas arrivés à Paris avec les meilleures intentions. Et pour cause, le chef de la délégation saoudienne était le ministre du Pétrole, chargé de s'assurer que l'accord sur le climat n'empêcherait pas le royaume de vivre de son or noir. Et le second, rechignant jusqu'au bout à communiquer ses engagements en matière de réductions de gaz à effet de serre, a milité d'arrache pied pour faire retirer un alinéa sur la tarification du carbone. Comment Laurent Fabius a-t-il "neutralisé les emmerdeurs", pour reprendre le terme employé par Libération ? "En les nommant facilitateurs dans les négociations : la Pologne et l’Arabie saoudite sur la riposte, le Venezuela sur le préambule de l’accord", détaille le quotidien. Composé pour moitié de pays en développement, les facilitateurs ont animé les débats les plus durs, lorsqu'un blocage apparaissait sur un point. Quitte à les choisir parmi les représentants de pays pétroliers ou charbonniers. Pour justifier cette technique bien connue des instituteurs, un proche collaborateur du ministre des Affaires étrangères, cité par Reuters, relevait que "[la négociation], c'est aussi beaucoup de psychologie". En quittant Le Bourget, la négociatrice vénézuélienne, Claudia Salerno, déclarait : "Le monde devrait remercier [Laurent Fabius] pour [son] travail acharné et [sa] patience." Et d'annoncer la publication des engagements vénézuéliens.
Lesson n°2 : Make friends with key actors.
Une semaine avant l'ouverture de la COP21, Laurent Fabius était en Afrique du Sud. A Pretoria, où il a rencontré le président Jacob Zuma, il a rappelé à juste titre le poids de cet "acteur majeur" des négociations climatiques. Fer de lance de l'économie africaine, gros producteurs et exportateur de charbon – une énergie fossile très polluante –, le pays est également le porte-parole du "G77 + Chine", un groupe qui fédère 134 Etats en développement, dont l'Inde, le Brésil et la Chine, comme son nom l'indique. Bref, Afrique du Sud = interlocuteur à chouchouter. Attentive aux représentants sud-africains pendant les réunions ministérielles préparatoires à la COP, la délégation française leur a aussi adressé un clin d'œil appuyé pendant ces négociations de Paris, grâce au choix d'un mot : "indaba". Le terme, qui vient du zoulou, désigne une réunion en petit comité, soit les chefs négociateurs et deux membres de leur équipe, explique Le Monde (article payant). Pourquoi cette expression, utilisée pour la première fois à la COP17 de Durban, en Afrique du Sud, en 2011, a-t-elle été préféré à un vocable plus conventionnel (au hasard, par "réunion en petit comité", par exemple ) ? Justement, pour rendre hommage au travail effectué à Durban, explique Le Monde. Il y avait été décidé d'aboutir à un accord sur le climat d'ici 2015, soit un premier pas vers la COP21. Un geste en apparence anecdotique, mais qui en dit long sur l'attention portée par les diplomates français aux acteurs-clés.
Lesson n°3 : Create advantageous alliances.
Les négociations sur le climat sont inévitablement marquées par les divergences entre pays riches – souvent des pollueurs historiques, moins impactés par les effets du réchauffement climatique et excédés à l'idée de devoir régler la facture – et pays pauvres – très touchés, bien que moins responsables et désireux de se développer enfin, quitte à puiser dans leurs ressources en énergie fossile. Le défi consistait donc à former une alliance composée d'Etats issus de ces deux catégories, en leur trouvant des intérêts communs. Ainsi est née la "High Ambition Coalition" (en français, "la coalition des ambitieux"). Cette alliance, qui représente plus de 100 pays sur les 195 présents à la COP21 (dont l'Union européenne dans son ensemble, mais aussi les Etats-Unis ou les îles Marshall), s'est formée dans le secret ces six derniers mois, explique The Guardian (en anglais), "autour de verres informels, en marge du sommet climatique à Paris, en juillet", à l'initiative du ministre des îles Marshall, Tony de Brum. Maintenue secrète pendant tout le début du sommet, cette super-coalition a attendu le huitième jour de COP21 pour prendre la parole, défendant un accord ambitieux, avant d'envoyer ses membres tenter de convaincre les Etats récalcitrants, désormais en minorité. Un coup d'éclat payant.
Lesson n°4 : At the last minute, close the mouths of the undecided.
A la fin des négociations, samedi 12 décembre, le texte – un accord de compromis, aux objectifs peu contraignants – convient globalement aux quelque 10 000 représentants des 195 pays. A l'exception du Nicaragua, qui estime que l'accord ne protège pas suffisamment les pays les plus vulnérables. "Profitant d'un retard technique, le Nicaragua a annoncé qu'il voulait s'exprimer, faisant craindre un nouveau retard, voire même un échec du processus. Et ce, le dernier jour", a expliqué le Financial Times (article payant, en anglais). Alors que l'Inde, la Chine, les Etats-Unis ou encore l'Europe et les pays pétroliers étaient parvenus à s'entendre, pas question pour Laurent Fabius de prendre le risque de voir la main levée du Nicaragua faire capoter l'accord. Il a "interrompu sa conversation avec la délégation nicaraguayenne, est monté sur scène et, s'exprimant le plus vite possible, a déclaré : 'L'accord de Paris est accepté !'", raconte le quotidien britannique.
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